Jour 199 : L'hiver est mort, vive l'hiver

Non mais sans rire. Vous avez l'impression d'avoir eu un hiver vous ? D'avoir cru mourir de froid comme on a connu les années précédentes ?

Et ben pas moi. Et je suis très déçue. Où sont les flocons de neige qu'on m'avait promis ? Les températures qui vont jusqu'à -10°C "si il fait pas trop froid" ? Alors ok j'ai pas chaud, et ok il pleut souvent tout le temps, mais j'attends toujours le Groenland là ! Damned.

Bah pour le coup, vous avez encore droit à des photos avec du-soleil-et-des-plantes-huhu-que-c'est-beau. Et c'est bien fait.

Jour 198 : Attention, matte le long article qui arrive (PART I)

Bonjour à vous.

Oui, ça fait un moment qu'on ne s'est pas vus.

Oui, j'en suis désolée.

Vous allez bien ?

Moi ça va.


Bon, en vrai cet article est le numéro 1 sur 2 articles qui vont permettre de répondre à une question crutiale (que personne ne m'a jamais posée mais enfin si j'ai un blog c'est bien pour écrire des choses dedans) :

Qu'est-ce que ça fait/change/titille de vivre en Allemagne ?


Je pense que cette question se divise en deux partie :
Partie 1 (ce post) : Ça fait quoi de vivre à l'étranger ?
Partie 2 (plus tard, trop de lecture d'un coup abîme le cerveau (ma famille et moi-même en sommes la preuve parfaite)) : Ça fait quoi de vivre en Allemagne ?


Et bien vivre à l'étrangers mes Loulous, c'est une bien belle expérience. Je sais que je ne suis pas partie très loin, je sais aussi que je ne suis pas dans un pays énormément différent du mien et que donc je pourrais m'arrêter là pour cet article. Mais enfin je vais vous faire partager mon petit ressenti personnel.

On dit que quand on part vivre ailleurs, on passe par trois phases : l'excitation de la nouveauté, une forte baisse de régime (probablement dûe au mal du pays) et puis à nouveau de la joie d'être là mais plus dans une sorte de routine. Et je pense que c'est vrai. Comme je suis toujours contente pour tout, la première phase a duré très longtemps et la deuxième beaucoup beaucoup moins. Je suis maintenant dans la troisième.

Je pense que ce que j'aime par dessus tout, c'est que je ne me lasse pas de tout regarder. Quand on est loin de ce qu'on a l'habitude de connaître, on redécouvre tout. Le moindre petit acte quotidien n'est plus le même qu'avant, et on se surprend à faire attention à plein de petits détails ("hey mais c'est super, mon tube de dentifrice est tout écrit en Allemand ha ha c'est rigolo"). C'est peut-être d'autant plus vrai que je fais des photos parce que ça me force à être attentive, mais je suis convaincue que c'est pour tout le monde pareil. On fait attention aux affiches de pubs, à la végétation, aux noms des magasins, à l'architecture des bâtiments, à la têtes des passants et souvent on cherche aussi à savoir si les clichés qu'on avait de ce pays sont fondés. Au final, c'est incroyable le nombre de choses qu'on lit/regarde/dévisage par jour. Et ce qui est génial, c'est que quand on rentre, on redécouvre toutes ces choses dans l'autre sens ("haaaaa mais oui, trop cool, j'avais oublié que Toulouse était si rose. C'est intéressant dis donc").


Oui, on a des arbres rouges fluo et des camion de poste jaunes. 
Tu testes pas les couleurs que tu découvres quand tu vis à l'étranger.


Quand on vit dans un autre pays, on est plus attentif aux autres (et là attention, je dis bien quand on y vit, c'est complètement différent quand on y est en vacances). On fait attention à être poli, on regarde comment agit l'autoctone pour l'imiter, et on écoute toutes les petites histoires/anectodes relatives au pays. On apprend comment il faut faire, comment il faut qu'on se comporte. Ce qui veut dire qu'on est aussi très attentif à une autre culture. Et ça c'est beau. Et ça marche dans l'autre sens. Ça m'est arrivé d'avoir ici des conversations de politique française que je n'avais jamais eu avant. Parce que d'avoir un avis extérieur permet de se remettre en question. J'ai très très souvent entendu "oui mais vous les français vous blablabla" (remplacez "blablabla" par des choses aussi variées que "mangez des grenouilles", "êtes tous beaux et minces", "avez un accent sublime", "puez de sous les bras" ou "n'avez rien compris aux implications de votre pays pendant la deuxième guerre mondiale"). Finalement, j'apprends beaucoup sur là d'où je viens. Et ça aussi c'est beau.

Je n'ai pas souvent l'habitude quand je suis en France de rencontrer des étrangers. Ici non seulement pour moi il y en a partout, mais en plus les non-allemands venus vivre ici comme moi s'organise un peu en communauté. Tous ces gens qui - même s'ils se sentent bien ici - n'ont pas vraiment le sentiment d'être chez eux se regroupent régulièrement. Donc j'apprends vraiment tous les jours, sur tout et n'importe quoi, par des gens du monde entier.



Le cours d'allemand de Nan - mon voisin de cours - venu de Chine.

Je ne sais pas si c'est pour tout le monde pareil, mais moi de vivre ailleurs ça me permet de faire un tas de nouvelles expériences. Je sais que ça parait évident dis comme ça, mais je pense plutôt à des expériences qu'on n'aurait jamais faites avant. Voir un film ou un concert en allemand c'est nouveau, certes, mais pas exceptionnel. Ce qui l'est, c'est que je suis tentée d'aller voir ou d'écouter des trucs pour lesquels à Toulouse j'aurais juste dit "Pourquoi faire ?". Alors ici, je dis oui à tout. Tester un resto ? Oui. Même tester ce truc qui a l'air vivant dans ton assiette et qui risque de te dévorer de l'intérieur une fois avalé ? Oui. Aller voir une pièce de théâtre ? Oui. Même si tu ne comprendras pas un seul mot et que les acteurs auront des oiseaux empayés sur la tête ? Oui. Toujours oui (dans la limite du raisonnable et des stocks disponibles). Quand j'étais à Toulouse, jamais j'ai fait un weekend en ariège ou dans le Gers. Et pas seulement parce qu'il n'y a rien à y faire, mais aussi parce que la télécommande de ma télé était bien moins lourde qu'un sac à dos. Ici, j'ai envie de bouger, de prendre le train tous les weekends et de voir si la pluie dans la ville d'à côté est bien la même qu'ici (même s'il s'avère toujours que oui).


Bien sûr, il y a ces moments très longs où on ne comprend rien. A table pendant les repas, quand on regarde la télé, quand il y a une annonce dans une gare ou un panneau dont on ne comprend que "attention". Au début c'est un peu difficile. Ça rend l'intégration compliquée, parce qu'on ne se sent soudain plus capable de faire des courses ou de comprendre une pub (moi sans déconner j'me suis sentie encore plus bête qu'avant). On stresse de devoir demander son chemin ou si le train dans lequel on est monté est le bon. Bref, au début c'est l'angoisse. Et puis au bout d'un moment... qu'est-ce que c'est relaxant. Je comprends rien de ce qui se passe autour de moi, et je m'en fous pas mal finalement.

Ici, je ne comprends rien aux panneaux. 
Ils interdisent probablement un tas de trucs.

Même quand je vais aux toilettes, je comprends pas toujours ce qu'il faut faire.
(vous noterez les fautes dans le texte en français sur le sachet de serviettes hygiéniques. Ainsi que le fait que nous soyons les seuls à bénéficier d'un point d'exclamation. Doit-on les jeter plus fort que les autres ?)

Et pour toutes ces raisons... vivre à l'étranger c'est fatiguant. Vraiment, c'est épuisant. Je pense en anglais, je vais à un cours d'allemand, je skype en français. Pendant ce temps, j'ai pris un million de photos, regardé tout ce qui se passe autour de moi, écouté des histoires, découvert de nouvelles choses à manger, travaillé sur ma thèse, fait des blagues, lutté contre le froid et tout ça dans un seule journée et en faisant attention au moindre détail. A la fin de la journée, mon cerveau bout. Mais pour l'instant, je changerais ça pour rien au monde.



Si un jour je dois lire les revues qui trainent à mon travail, je suis foutue.
Et Si y a le feu ... Aussi.

Jour 190 : Du soleil et rien que ça.

Oui, c'est avec ça que je vais remplir ce petit article. Parce qu'il ne se passe rien de nouveau, et que pour moi c'est une grande nouvelle que le soleil soit de retour. C'est promis promis je vais changer ça, mais en attendant voilà un peu de la lumière dont je profite :

Le matin :


La journée :


Le soir :

Jour 184 : Le bilan semestriel

Et voilà. Je passe le cap des 6 mois (bruits de trompettes, foule en délire, confettis partout).

6 mois, c'est beaucoup. Assez de temps pour avoir connu trois saisons différentes, pour m'être fait des amis, pour avoir avancé sur ma thèse, pour avoir commencé un nouvel instrument, pris des milliers de photos et joué dans une pièce de théâtre.

Mais 6 mois, c'est encore trop peu. Je ne me lasse pas, j'ai envie de découvrir encore d'autres villes, de trouver d'autres gens, de faire des nouvelles activités et de continuer encore et encore de prendre des photos. Ce que j'aime le plus dans ce pays, c'est qu'il est à la fois très proche du notre, et différent dans un tas de petits détails. Et c'est ce qui fait que c'est intéressant de vivre ici : je les découvre petit à petit.

Allez, c'est le moment du petit bilan (non non, ne partez pas, vous allez voir c'est intéressant !)

Alors oui, j'ai eu trois saisons ici. Mais trois saisons qui en paraisse quatre (ouais je sais c'est bizarre).

J'ai eu un été très chaud et humide...

 ... un automne fabuleux...

... un hiver qui a commencé un peu fort...

... et qui maintenant est juste plein de pluie. Aujourd'hui par exemple il a fait meilleur ici qu'à Toulouse (sans le soleil). D'où l'impression des quatre saisons.


J'ai testé plein de trucs locaux. La bouffe et la bière principalement. Ce qui m'est vraiment resté - même si c'est cliché, pardon - c'est la bière servie par litres, le vin chaud du marché de Noël et la charcuterie.


Je commence à vraiment bien connaître Bielefeld : les bons bar, les endroits cool, les jolis coins... Bref, Bielefeld est maintenant Ze place to be.



J'ai visité quelques villes autours. Mais pas encore assez à mon goût, et c'est ce qui va changer en 2012 !


Et puis ben... je me suis bien amusée. J'ai fait la fofolle, j'ai bien ri à gorge déployée, j'ai kiffé. Et ça continue, oooooh yeah !


Jour 177 : L'art de prendre de la hauteur

Mes derniers jours à Paris :

J'ai visité les buttes Chaumont pour la première fois. C'était joli.


 Je suis montée dans la grand roue. C'est très haut et ça fait très peur, mais la vue est cool.


Et je suis montée en haut de l'Arc de Triomphe. ça fait moins peur, mais c'est beaucoup plus fatiguant parce qu'il faut monter des escaliers. Beaucoup (trop) d'escaliers.


 Et voilà, maintenant je suis rentrée. C'est nul, mais les vacances c'est fini.